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Noisiel - Histoire sociale

 

Texte : Spencer Moise

Date : Septembre 2015

La naissance  de la chocolaterie Noisiel découle de la présence du moulin hydraulique  mais aussi du fait que les Menier commençaient déjà  à fabriquer des poudres pharmaceutiques. L’an 1836 va constituer la toute première  de la chocolaterie Menier où une présentation au public de la première tablette de chocolat  va avoir lieu. La mort de Jean Antoine Brutus Menier, père fondateur de  la chocolaterie, va permettre à ses fils  d’assurer la relève et la continuité de la production de chocolat à Noisiel.

Voulant accroitre la productivité, les Menier décident de faire agrandir la structure  spatiale de l’usine  et  commencèrent  parallèlement à recruter de nouvelles personnes pour  augmenter  la  main d’œuvre.   Ils les offraient des avantages  pour pouvoir les garder à leur boulot. En ce sens,  les Menier décident de créer  ce qu’on appelle un village ouvrier en mettant à disposition de ses travailleurs  un ensemble d’équipements sociaux  et  aussi en leur offrant des salaires alléchants une manière  qu’ils puissent rester  à leur poste de travail.

Emile Justinien Menier, un des trois fils de Jean Antoine Brutus Menier, décide de procéder à la construction des logements pour ses ouvriers. Les résidences procurées par  le patron de la chocolaterie Menier étaient des espaces bien aérés où la lumière pouvait y pénétrer aisément. Ce logement comprenait deux chambres qui occupaient l’étage, des toilettes, une salle de bain, une cuisine équipée d’un fourneau et d’un évier pour le lavage et de surcroit un jardin. Ceci a permis à Justinien d'être considéré comme un patron social. Pour accéder au logement de la cité qu’offrait Emile Menier, il fallait être de bonne vie et mœurs et être en plus en couple ce qui a provoqué à cette époque un accroissement du taux de personnes qui se sont unis par les liens du mariage et ceux qui étaient célibataires résidaient dans les villages non loin de la cité ouvrière qui étaient dans la majeure partie des cas  des hôtels-restaurants ; ces demeures se louaient à un prix très faible.

Outre cet aspect, Justinien Menier était aussi vu comme etant un capitaliste éclairé épris d’idées sociales et républicaine[1] En effet, dans son essai civilisation moderne il déclare : « le rôle de ceux qui sont arrivés les premiers à une bonne situation n’est pas d’arrêter la marche […] c’est, au contraire, de donner la main aux autres, de chercher le meilleur chemin et le plus large, pour que tous puissent arriver, avec le moins d’efforts possibles, le plus haut possible »[2] . A travers cette déclaration, ce dernier essaie de  faire comprendre que lui en tant que capitaliste son but n’est pas d’obstruer le chemin du pauvre mais lui donnant certains moyens pouvant l’aider à améliorer sa qualité de vie et à connaitre une ascension sociale toutefois il reconnait que la société ne pourrait être en aucun cas égalitaire dans le sens qu’il existera toujours des riches et des pauvres. C’est dans cette même ligne d’idée qu’il a conçu un projet d’ordre social dont le but était de faciliter aux ouvriers l’accès à certains équipements jugés primaires

Emile Justinien voulait également assurer la pérennité et le succès de son industrie, il mit à disposition des enfants des ouvriers et d’autres qui ne le sont pas des écoles  qu’il fit construire dont l’accès était gratuit. L’intention première d’Emile fut de donner le pain d’instruction à ces écoliers car, pour lui les capitalistes devraient permettre aux ouvriers d’avoir une meilleure place dans la société et qui ne pouvait s’opérer que par l’éducation mais derrière cette idée d’aider ces enfants, germait l’intérêt d’avoir des jeunes capable bien de bien lire et écrire. C’était une forme de préparation pour le travail à l’usine. A cette époque, l’obligation était faite aux parents ouvriers d’emmener leurs enfants à l’école.Le patron s’intéressait aux principes moraux et il faisait inculquer ces valeurs morales à ces écoliers. L’enseignement que recevaient ces enfants étaient la même qu’on donnait sur tout le territoire français à partir des années 1881-1882. Il fit également mettre à leur disposition une bibliothèque. Justinien ne voyait pas seulement le futur ouvrier de son industrie mais également un citoyen éduqué et digne de ce nom respectant les principes civiques et moraux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

     

 

 

 

 

Pour pouvoir être productif, il faut être en bonne santé c’est ce qui a poussé Emile à mettre aussi des équipements médicaux au profit de ces employés et ceci sans aucun frais. De plus, il était fait obligation  aux mères d’amener les nouveau-nés au centre hospitalier et pour réduire le taux de mortalité et de maladies contagieuses, des conférences étaient faites par des sages-femmes.

Voulant développer le sens managérial chez son personnel, il a conçu un projet leur permettant de mettre à profit  ces compétences mais aussi ce projet devrait  permettre à ces ouvriers de tisser des liens  entre eux.

Somme toute, Emile Justinien a utilisé tous les artifices possibles  pour  faire sentir à ces ouvriers qu'il veut leur bien.

 

 

[1] Les carnets du patrimoine, Noisiel ville d’art et d’histoire  

 

[2] Emile Menier, La civilisation moderne, 1876  

 

 

 

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