Company-Towns: les cités ouvrières éclairées par trois cas d'étude européens
Schio - Histoire des Techniques
Texte : Valentine Aldebert
Date : Septembre 2015
Les débutsL'accroissement de la production lainiere voit le jour au cours des premières années du XIXe siècle, comme le montre l'exemple de Schio. Toutefois, il est à noter que industrie de la laine (celle de Antonio di Giovan Battista Conte) était déjà présente depuis 250 ans (elle a été fondée en 1757). Celle de la famille Rossi ne voit le jour qu'en 1817, avec le père Francesco Rossi, qui y introduit une nouvelle machinerie destinée au travail de la laine. Son fils , Alessandro Rossi, doit sa grande connaissance dans le domaine de l'exploitation lainière à la pratique des différentes tâches : il effectue en effet toutes les étapes du travail de la laine dans l'usine ; ce qui lui confère une grande légitimité et forge un semblant de proximité avec les ouvriers de l'usine. Il complète sa formation par de nombreux voyages à travers l'Europe, observant les différents sites industriels tels que Manchester en Angleterre. Fort de cette expérience, il importe à Schio en 1848 la première machine à vapeur et de nouvelles connaissances. Il profite également de l'existence du canal artificiel de la Roggia Maestra (qui traverse le centre de Schio, dont l'ancien bâtiment de la Lanificio Conte). A la tête de l'entreprise, il prévoit l’agrandissement de son ensemble usinier (le Lanificio Rossi) en achetant les propriétés situées en face de la future Fabbrica Alta, au cours des années 1852-1862.La Fabbrica Alta, à l'origine du nouvel essor de SchioL'industrie de la laine à Schio prend un tournant majeur à partir de 1862 avec la construction de la Fabbrica Alta (Haute Fabrique), dessinée par l'architecte belge Auguste Vitroux. Le bâtiment illustre la modernité du Lanificio Rossi par sa verticalité. De sept niveaux (80 m de long par 13,90 m de large), il présente une organisation bien pensée : les ateliers étaient divisés en trois nefs par des rangées de colonnes en fonte, se trouvaient éclairés par 330 fenêtres et 52 lucarnes. A chaque étage correspondait une phase du travail de la laine (triage, lavage, cardage, peignage, filage, teinture...).