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Schio - Valorisation patrimoniale

 

Texte : Valentine Aldebert

Date : Septembre 2015

 

La réhabilitation du lanificio Conte (Lanerossi)

Le bâtiment du Lanificio Conte précède celui de Alessandro Rossi, mais l'égale par son importance dans l'histoire industrielle de Schio et par la part de patrimoine industriel qu'il représente. Déclaré d'intérêt historique en 1972, il subit au cours de la dernière décennie du XXe siècle une série de transformations, répondant à une volonté de réhabilitation de ce vestige historique. D'ailleurs le Congrès national de 1979 (suivit par la publication d'Actes) promu par la municipalité de Schio, concernait la recherche historique des édifices industriels.La réhabilitation se résume par une recherche constante de solutions appropriées pour une nouvelle architecture. Ainsi, selon Gianna Riva dans son article (Architettura e construzioni industriali, tecnologie per un recupero sostenibile), la potentialité intrinsèque du bâtiment  justifie sa récupération, mais également les interventions cohérentes, grâce aux principes de la soutenabilité. Par exemple, il ne faut utiliser dans la réhabilitation du bâtiment que des matériaux déjà existants à l'époque de sa construction. De plus, toutes les pièces doivent être aux normes anti-sismiques.La première salle que nous avons visitée était reliée par deux ponts d'accès. Elle correspond aujourd'hui à une aire d'exposition.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui est remarquable est le mode de protection contre les incendies des piliers en fer : leur forme évolue du circulaire au carré. Une autre salle (datant, à ses débuts, de 1860-1880) présente une stratification temporelle. En effet, l'évolution de la forme de la colonne en fonte témoigne d'une certaine temporalité. Certaines parties en béton armé datent de 1929. Cette salle, appelée « salle des turbines » (par la présence des turbines hydroélectriques datant de la fin du XIXe siècle) met en valeur le mécanisme de ces dernières. L'intervention a en effet consisté à mettre un sol en verre sous l'emplacement des turbines, afin de voir leur mode de fonctionnement. Ce qu'il faut également savoir est que la réhabilitation de la zone a été traitée en même temps que le projet d'intégration territoriale et urbaine entre les villes de Valdagno et de Schio (élaboré par le Consorzio per l'integrazione urbana e territoriale di Schio et di Valdagno, crée en 1990), ayant abouti à la construction d'une grande infrastructure (tunnel urbain) confirmant le projet de « ville-réseau ».

 

Conservation et mise en valeur du quartier Nuova Schio

La conservation et la mise en valeur du quartier de Nuova Schio n'a été possible que par une grande campagne de sensibilisation et de restauration des bâtiments. Elle apparaît urgente dès les années 1960, suite à une série d'interventions sans plan d'urbanisme, qui cause la disparition totale de certains éléments du quartier. En réaction, dès 1979, sont organisées des réunions de réflexion qui regroupent l'ensemble de la communauté (qui se sent alors concernée par ce patrimoine).C'est en 1987 que débutent réellement les actions visant la conservation et la réhabilitation du quartier à partir d'un plan finalisé de la Mairie : le but étant « d'orienter les interventions vers une requalification environnementale ». Ce plan (d'initiative publique) concerne 436 propriétés et comprend toutes les indications détaillées pour réussir la réhabilitation.

Le projet s'articule autour de deux axes : l'utilisation des espaces libres avec des édifices aux caractéristiques typologiques et architecturales, leur permettant de bien s'insérer dans le quartier ; et, la requalification des espaces publics à travers le mobilier urbain (en prévision d'une amélioration de l'ensemble de l'image). Le projet est ainsi présenté sous la forme d'un manuel.Le manuel contient en particulier les indications principales pour la rénovation des édifices, les indications pour la rénovation des espaces à l'arrière des édifices, les indications pour l'organisation des espaces libres devant les édifices comprenant les clôtures et les grilles d'entrée, les indications relatives à la configuration du volume et de la typologie des nouveaux édifices que l'on peut réaliser, les indications relatives à la systématisation des rues, places et parcours.Ce qu'il faut surtout retenir est le fait que cinq catégories d'intervention ont été définies par le Plan : la catégorie de restauration du bâtiment (cat. A), la catégorie de la reconstitution architecturale et environnementale (cat. B), la catégorie de la recomposition du bâtiment (cat. C), la catégorie de substitution d'éléments des bâtiments (cat. D), et enfin la catégorie de la requalification du bâtiment (cat. E).

 

Le projet de la zone industrielle

Lorsque la ville de Schio subit un changement dans son organisation spatiale et fonctionnelle, par la création d'une nouvelle zone industrielle extra-urbaine, l'espace des usines Rossi et Conte est devenu une importante zone désaffectée. En 1986, la municipalité reconsidère le rôle stratégique de l'ancienne zone industrielle dans la nouvelle politique de réaménagement de la ville et de son système territorial, par l'approbation un plan d'urbanisme le liant aux autres actions d'urbanisme dans le centre historique.Un plan intéressant, développé en 2004, concerne la restauration de la zone industrielle de Schio. Il se base tout d'abord sur le plan de 2001 concernant les édifices élevés a patrimoine de la ville. Ce projet s'appuie en grande partie sur la valorisation de la Roggia Maestra, le canal artificiel traversant la ville, mais pas uniquement. Il vise à remettre les fonctions centrales dans le centre de la ville (qui souffre de la mutation de la zone industrielle hors de la ville). Le plan consiste à transformer l'organisation de l'ancienne zone industrielle de Schio, en le convertissant en un espace au 2/3 résidentiel et au 1/3 commercial. De nombreuses illustrations caractérisent le projet et montrent par exemple l'implantation de nombreux espaces verts, tout en maintenant des édifices industriels, tels que la centrale thermoélectrique.D'autres projets, plus ou moins fructueux, ont tenté de compléter ces efforts de valorisation du patrimoine industriel de Schio et du Haut-Vicentin. Nous pourrions citer par exemple le projet d'un vrai musée open-air, le Consorzio (aussi appelé The Open Air Museum of Industrial Archeology), dont le but est la création d'itinéraires, des structures d'écomusée et un centre de services et de coordination. Aussi, le projet de musée MIND (Musée de l'Industrie et de l'Innovation), concernant l'histoire industrielle de toute la région, a été avancé.Le professeur Giovanni Luigi Fontana a alors insisté sur la nécessite de développer une réflexion générale sur le patrimoine industriel de Schio et de sa région, et d'ainsi la valoriser par un itinéraire. Selon lui, l'inscription au patrimoine mondial de l'Humanité du site a de l'intérêt si on l'inclut dans un ensemble plus  vaste, comme un paysage industriel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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